Ciel Telecom propose des solutions de téléphonie et de box aux pros depuis maintenant plus de 15 ans . L’univers dans lequel évoluent les professionnels fait donc partie des préoccupations majeures des équipes Ciel Telecom.
C’est pourquoi, nous avons choisi cette semaine de nous focaliser sur une tendance très en vogue en 2019 : la happycratie ou en d’autres termes le bonheur au travail.
Véritable art de vie, cette tendance plait tant aux managers qu’aux collaborateurs, s’érigeant parfois en « industrie du bonheur ».
Le « travail rend heureux » voici le leitmotiv de ceux qui font la promotion de l’épanouissement dans la vie professionnelle. Dans leur ouvrage «Happycratie» (publié aux éditions Premier Parallèle), Eva Illouz, sociologue et directrice à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS) ainsi qu’Edgar Cabanas, docteur en psychologie, analysent cette tendance qu’ils vont même jusqu’à qualifier de dictature du bonheur en ce sens qu’on impose aux travailleurs de rechercher à tout prix le bonheur personnel et la réalisation de soi par la consommation perpétuelle de «marchandises psychologiques» (livres, applications, thérapies, coaching).
En effet, la recherche du bonheur s’est imposée au sein des entreprises par le biais de nouvelles activités en interne, de nouvelles techniques managériales, ainsi que de bureaux toujours plus insolites dont l’objectif est de rendre les salariés heureux. Les patrons n’ont donc pas d’autre choix que de jouer le jeu de cette quête systématique du bonheur.
Pourtant, il y a souvent un décalage entre la théorie et la pratique.
Les salariés regardent la sincérité du discours et les valeurs de l’entreprise. Le passage du discours à l’action, c’est ça la sincérité.
Il semblerait que pour que théorie et pratique matchent, l’employé doive se sentir en accord avec les valeurs de la société dont il fait partie.
Pour éviter le décalage entre la marque employeur et la réalité, le plus simple est que les individus d’une société puissent s’adapter et donc être en mesure de se changer eux mêmes plutôt que de modifier le contexte dans lequel il travaille.
Cette analyse de la situation comporte elle aussi des risques puisqu’elle est vecteur d’un discours sur-responsabilisant mais aussi hyper-culpabilisant et infligera une pression sociale aux salariés: sourire et être constamment en joie. Y compris si c’est factice!En conclusion les êtres humains ne doivent pas être réduits à des machines économiques censées maximiser leur capital bonheur. En outre, ce bonheur ne doit pas légitimer et renforcer l’individualisme au sein des sociétés. Il s’agit, en définitive, d’être conscient des deux facettes du discours marchand proposé par l’industrie du bonheur et de ne pas devenir victime des injonctions qu’elle impose. Pour Olivier Derrien, «les collaborateurs ont besoin de confiance, de reconnaissance, de clarté plus que de bonheur et rien ne peut se faire sans des leaders sincères.»